La Tribune de Genève publie un article sur Dominique Strauss-Kahn que vous pouvez lire ci-dessous:

Dominique Strauss-Kahn a pu mesurer sa popularité à Genève

L’euro existera-t-il encore dans cinq ans? «Oui! Pour moi l’euro n’est pas en cause. Ce qui manque en Europe, c’est une politique économique coordonnée», a répondu hier Dominique Strauss-Kahn. Invité d’honneur des Rendez-vous mondiaux de Genève, co-organisés par l’ONU, l’UNITAR, la Tribune de Genève, la TSR et la RSR, le directeur du Fonds monétaire international (FMI) a pu mesurer sa popularité aux applaudissements qui ont accompagné chacune de ses interventions.

Près de 2000 personnes et une centaine de journalistes ont suivi la conférence à laquelle participait également Pascal Lamy, directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Evidemment, il s’agissait aussi de guetter le petit mot ou la petite phrase qui aurait pu lever le doute sur les ambitions de Dominique Strauss-Kahn en vue de l’élection présidentielle de 2012. Champion des sondages, le directeur du FMI n’a pas dérogé à la ligne qui est la sienne depuis plusieurs mois en ne lâchant rien sur ses intentions. Pour l’instant, son seul sujet de préoccupation, c’est «la gouvernance mondiale».

Le directeur de l’OMC, ami de longue date de Dominique Strauss-Kahn, lui, a fait preuve de beaucoup moins de réserve en encourageant son camarade socialiste «à prendre la bonne décision» au cours de l’année 2011. Un vœu qui a été pris comme un encouragement à se présenter. L’intervention de Pascal Lamy a été applaudie par la salle.

Plus complices que jamais, les deux hommes ont dit qu’ils n’avaient jamais renoncé à leur idéal socialiste de «justice sociale». «Si on est dans un système économique qui n’est pas efficace et qui ne produit rien, il n’y a rien à se partager», a expliqué Dominique Strauss-Kahn. A ce sujet, le directeur du FMI juge «la situation de l’Europe très préoccupante».

Après avoir noté qu’un grand nombre de pays ont renoué avec une croissance solide, Dominique Strauss-Kahn s’est attardé sur les difficultés de la zone euro. «Les pays européens sont confrontés à des problèmes budgétaires et bancaires», a-t-il souligné.

Pascal Lamy s’est également inquiété de la faible croissance démographique de l’Europe. «Des pays qui ne croissent pas en effectif, face à des mastodontes comme la Chine ou les Etats-Unis, ne peuvent pas résister», a ajouté Dominique Strauss-Kahn.

«Il y a bien l’immigration comme solution, mais de ce côté-là, c’est bouché», a dit Pascal Lamy. Le directeur de l’OMC ne voit pas d’autre solution pour l’Europe que d’engager «des réformes difficiles» si elle veut sauver son modèle social.

Invité à débattre de la crise financière à la tribune de l’ONU et à répondre aux questions du public, le directeur du FMI a été très applaudi.