Le Fonds monétaire international (FMI) est prêt à intervenir, si on le lui demande, pour aider la Grèce à faire face à ses difficultés budgétaires, indiquait le Directeur général de l’organisation, Dominique Strauss-Kahn. Interrogé sur RTL en février dernier, il a déclaré ne pas croire au scénario d’une banqueroute de la Grèce.

« La situation est très sérieuse (…). Le gouvernement [grec] est conscient des difficultés, j’ai confiance dans le premier ministre pour faire ce qu’il faut et prendre des mesures extrêmement difficiles », a-t-il expliqué. « Nous, nous sommes là pour aider (…). Si on nous demande d’intervenir, on le fera », a-t-il ajouté. Il a estimé que les pays de la zone euro avaient « pris conscience de la situation » et qu’ils ne pouvaient « pas se permettre de ne pas aider la Grèce ». Pour autant, « je pense pas que la zone euro soit fragilisée par cela », a dit Dominique Strauss-Kahn.

Le directeur général du FMI estime que les pays doivent désormais mettre l’accent sur les politiques de soutien à l’emploi pour réduire le chômage, qui s’est fortement accru avec la crise économique. « On ne peut pas dire que la crise est terminée lorsque le chômage est encore là, a répété, M. Strauss-Kahn. C’est pour cela que le FMI a une position très ferme là-dessus. Il ne faut pas mettre fin aux plans de soutien d’activités qui ont été mis en place, les fameux stimulus. Mais notre conseil, c’est de recentrer tous ces stimulus sur l’emploi, sur les politiques de l’emploi, ça doit être maintenant le sujet principal ». « Ma préoccupation principale aujourd’hui dans le pilotage qu’on peut avoir au FMI de l’économie mondiale, c’est l’emploi », a insisté le directeur général de l’organisation.

Selon lui, les mesures de soutien sont des mesures de court terme. Sur le moyen et long terme, il faut mettre en place des programmes de réduction des déficits publics. « Le deuxième message après l’accent sur l’emploi, c’est qu’il faut que les gouvernements annoncent comment ils vont au cours des années qui viennent réduire leur dette. Pas mettre en place tout de suite la réduction, c’est trop tôt », mais annoncer les politiques qui seront mises en place plus tard, a-t-il affirmé.

Dominique Strauss-Kahn a par ailleurs déclaré qu’il pourrait se « reposer la question » de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle française, en 2012. « A ce jour, j’ai l’intention de faire mon mandat mais, si vous me demandez si, dans certaines circonstances, je pourrais me reposer cette question, la réponse est oui ; oui, je pourrais me reposer cette question, j’ai déjà dit ça », a déclaré M. Strauss-Kahn sur RTL. Son mandat à la tête du FMI court jusqu’en novembre 2012, année de la prochaine élection présidentielle en France.

« Aujourd’hui, la question ne se pose pour aucun des autres candidats potentiels à l’élection présidentielle, il n’y a aucune raison qu’elle se pose à moi. Donc je comprends qu’on se pose cette question » mais « vous comprenez que je n’y apporte pas de réponse aujourd’hui », a-t-il insisté.

Selon un récent sondage IFOP, M. Strauss-Kahn serait le meilleur candidat du PS pour la présidentielle de 2012 pour 23 % des Français, devant Martine Aubry (20 %), première chez les seuls sympathisants socialistes. Selon Mme Aubry les primaires présidentielles pour désigner le candidat socialiste pourraient avoir lieu « entre mai et la fin de l’année » 2011.