Réunis en conseil politique, les ténors socialistes ont mis lundi la dernière touche aux propositions pour 2012.

Un projet pour combien de candidats ? En adoptant ses propositions pour 2012 mardi en bureau national, le PS fait un pas de plus vers la présidentielle. Les socialistes espèrent avoir défini au minimum un socle commun entre eux, au mieux un nouveau projet de société. Lundi après-midi, les principaux dirigeants du parti se sont réunis en conseil politique pour les derniers arbitrages. Les ténors devaient s’entendre sur la hiérarchisation des priorités, même si un consensus se dégageait pour ne pas tomber dans le piège du «projet catalogue». Une trentaine de propositions ont été retenues, recouvrant une dizaine de thématiques. Le porte-parole Benoît Hamon a résumé le travail : «nécessité de redresser la France» «nécessité de changer de modèle de développement» et «nécessité de rassembler les Français».

Toute la question est de savoir dans quelle mesure les candidats aux primaires pourront s’écarter du pot commun. Le candidat du PS à l’élection présidentielle ne sera connu qu’en octobre. Mais d’ores et déjà, certains veulent lui lier les mains. «Évidemment que le projet engagera tous les socialistes !» a déclaré lundi Benoît Hamon. «Intellectuellement, il serait curieux de se présenter aux primaires du PS sans partager son projet.» Le sort du texte dépend, en réalité, de l’accueil qui lui sera réservé. «Si le projet est bon, le candidat s’en servira. Sinon il le laissera de côté», résume avec lucidité un des membres du conseil politique.

À leur arrivée Rue de Solferino lundi, les candidats déclarés se montraient soucieux de conserver des marges de manœuvre par rapport au texte. «Chacun prendra la liberté de dire quelles sont ses priorités», a assuré Ségolène Royal. Même tonalité chez François Hollande pour qui «le candidat nécessairement mettra un ordre de priorités, insistera nécessairement sur un thème principal». Le sien, c’est la jeunesse.

La question de l’avenir du projet demeure entière. À chaque élection présidentielle, le candidat apporte sa touche personnelle comme Lionel Jospin en 2002 et Ségolène Royal en 2007. À la direction du parti, un dirigeant note toutefois que «le texte est sans comparaison avec ce qui a été fait pour 2007. Il y a eu du travail. Quel que soit le candidat ou la candidate, il y trouvera de la matière».

«C’est un projet, pas un programme», insiste un autre membre de la direction. C’est Laurent Fabius qui travaille actuellement sur «le programme législatif de la première année » si les socialistes devaient l’emporter en 2012. Il doit rendre ses conclusions dans quelques semaines. Avec l’ancien premier ministre à la manœuvre, les partisans de Dominique Strauss-Kahn sont rassurés. Pour eux, Fabius veillera à ce que rien ne gêne DSK, si celui-ci décidait de revenir.

Lundi, ils étaient confiants. Pour le maire de Grenoble Michel Destot, le projet du PS colle au «message que délivrait Dominique Strauss-Kahn, conscient des avantages et des difficultés de la France» . Mais officiellement, le directeur général du FMI a d’autres préoccupations que celle de surveiller les textes du PS. Lundi, il a prononcé une conférence à l’université George-Washington sur «les défis mondiaux et les solutions mondiales».